De parents à coparents
Arthur C. Brooks est un économiste, professeur à la Harvard Kennedy School et à la Harvard Business School, écrivain et conférencier américain. Il est spécialisé dans « le bonheur » (sans blague), le leadership et le bien-être. Sur papier, il a tout pour m’énerver. Il aime les recettes toutes faites, il en offre à profusion et vend beaucoup de livres.
MAIS… il a dit ceci :
« Never waste your suffering. »
(La traduction donnerait quelque chose comme : « Ne gaspille pas tes épreuves. » )
L’anglais a ce côté pragmatique que j’envie souvent. Cette phrase résume si bien ce que l’on tente de faire, mes clients et moi : prendre tout ce que la vie a à nous offrir, le meilleur et le pire ; ne rien gaspiller. Recycler, composter, transformer, découvrir, ressentir, intégrer la vie. Apprendre jusqu’à la dernière seconde.
La liste de vos échecs
Voici l’exercice que Brooks suggère à ses étudiants :
Tenez une liste de vos échecs,
de vos déceptions et de vos deuils
Première ligne : écrivez l’échec (la déception, le deuil…) que vous avez ressenti ou vécu. Détaillez ce qui vous a affecté dans cette épreuve.
Seconde ligne : un à trois mois plus tard, revenez et écrivez ce que vous avez réalisé ou appris grâce à cette expérience.
Dernière ligne : trois mois à un an plus tard, revenez et écrivez une bonne chose qui s'est produite à cause de cette perte.
Conservez toutes vos listes et relisez-les occasionnellement pour prendre conscience de vos apprentissages.
Les gens ont souvent l’impression de “ne pas avancer”, de refaire les mêmes erreurs, de reprendre des chemins similaires à ceux qui les ont déjà conduits dans des culs-de-sac. Cet exercice tout simple offre un regard neuf sur notre parcours souvent beaucoup plus riche qu’on ne l’imaginait.
De parents à coparents
Le saviez-vous ?
80% des couples qui se séparent développent une relation de coparents fonctionnelle dans les 2 à 5 ans qui suivent la séparation.
C'est avec grand plaisir que je participe à l’émission Pénélope sur ICI Première aux côtés de la Dre Nadia Gagnier, psychologue. En mars, la Clinique Famille s’est penchée sur la coparentalité et la recomposition familiale, des sujets qui touchent de nombreux parents traversant une séparation et naviguant la transition de la parentalité à la coparentalité.
Aspects clés de la coparentalité
Après une séparation, les parents demeurent gardiens de l’autorité parentale pour tout ce qui touche l’éducation, la santé, la culture, la langue et la religion de leurs enfants. Certaines activités parascolaires majeures relèvent également de l’autorité des deux parents. Tout ce qui touche à ces sphères ne peut pas être décidé de manière unilatérale - l’accord des deux parents est requise jusqu’à ce que l’enfant soit en âge de donner son conscentment, soit à 14 ans. La coparentalité peut s’avérer compliquée pour certains ex en conflit majeur puiqu’elle implique un partenariat entre deux adultes centrés sur l'éducation et le bien-être de l'enfant qui comporte plusieurs dimensions importantes :
Soutien mutuel
Gestion des conflits
Partage des responsabilités
Communication efficace
La transition vers la coparentalité peut être difficile. Elle est souvent accompagnée d'un sentiment d'échec et d'incertitude. Cependant, elle peut aussi devenir une opportunité de croissance personnelle et de redéfinition positive des liens familiaux.
Importance du soutien professionnel
Il est encourageant de constater que de plus en plus de parents en cours de séparation ou nouvellement séparés constituent ma clientèle. Ces derniers cherchent un soutien professionnel pour faciliter cette transition, anticiper les besoins de leurs enfants, apaiser les tensions et rester centrés sur ces derniers. Que ce soit en service social ou en médiation familiale, cette démarche est fortement recommandée, car elle permet de :
Réfléchir à tous les aspects de la séparation (émotionnels, économiques, familiaux)
Se rassurer sur les décisions prises et celles à venir
Apprendre à organiser efficacement et respectueusement le nouveau fonctionnement familiale
Note finale
Si 80% des couples développent une relation de coparentalité fonctionnelle, ce n'est pas par hasard, mais grâce à un travail conscient sur soi-même, une volonté de faire des apprentissages et un désir de prendre soin d’eux-même et des autres. Décider de faire de notre mieux pour tirer le meilleur de chaque expérience, qu'elle soit douce ou douloureuse, est un acte d'altruisme.